Nos propositions

Le Groupe Santé Addictions se réunit de manière fréquente pour réfléchir à l’avenir de la politique des drogues en France. Les groupes de travail se constituent autour des sujets d’actualité, permettent d’approfondir l’analyse sur un sujet en particulier.

Nous regroupons ici les propositions et mesures importantes que nous défendons avec une idée générale : faire des addictions une priorité des politiques publiques.

Le 5 mars 2023, Anne Souyris, Adjointe à la Mairie de Paris sur France 3 pour évoquer la proposition du GSA d’un débat national sur les drogues. (Images France 3)

Les priorités d’action pour 2023

Il n’y a pas assez de moyens pour mettre en œuvre une politique de lutte contre les addictions efficace et il n’y aura bientôt plus assez de médecins pour prendre en charge les personnes en situation d’addiction. C’est la raison d’être du Groupe Santé Addictions (GSA).

Faire de la question des addictions une priorité nationale

Les drogues sont l’une des premières causes de mortalité directe et indirecte en France. Elles figurent comme un problème de santé publique irrémédiable parce que fondé sur des considérations culturelles, politiques et économiques difficiles à résoudre.

Les chiffres de l’Insee et de l’Agence de sécurité du médicament (Ansm) démontrent que les drogues légales, le tabac et l’alcool sont respectivement responsables de 78 000 et 49 000 décès.

Ramenés à la population consommatrice, les stimulants et opioïdes continuent de représenter un risque sérieux de santé publique. La crise du SIDA n’est pas un lointain souvenir et l’affaiblissement du système de santé, consécutive de la crise sanitaire renforcent l’inquiétude de l’ensemble des acteurs de la santé en matière d’addictions.

Préparer une nouvelle génération de médecins des addictions

Depuis le début des années 1990, la part des médecins généralistes assurant la prise en charge de patients souffrant d’addiction aux opioïdes a été divisée par quatre. La prise en charge des addictions et tout particulièrement la dépendance aux opioïdes semblent s’être concentrées dans les structures spécialisées ou en hôpital.

La quantité de plus en plus faible de praticiens intéressés et bénéficiant éventuellement d’une formation complémentaire à l’addictologie réduit aujourd’hui le nombre de médecins de ville prescripteurs, ce qui pousse à s’interroger sur la formation des jeunes professionnels de santé.

L’addiction peine encore à être reconnue comme une pathologie chronique. Celle-ci reste généralement associée à un comportement déviant et une prise de risque individuelle. Les patients, ainsi que les professionnels de santé qui les prennent en charge continuent de souffrir d’une stigmatisation liée à cette pathologie.

Les propositions du GSA

Nous avons défini six axes de réflexion et d’évolution de politique de lutte contre les addictions et que nous considérons comme des domaines dans lesquels nous devons nous améliorer.

Renforcer la formation en addictologie

  • Une formation initiale en addictologie très hétérogène sur l’ensemble du territoire
  • Une formation continue qui peine à s’ouvrir aux non-initiés
  • Vers une culture partagée de l’addictologie

Définir et revaloriser la prise en charge des addictions en médecine générale

  • Une première étape : la revalorisation de la dispensation par le pharmacien et de la prescription par le médecin
  • Des dispensations complexes et spécifiques correspondant à des consultations du même type
  • Un modèle de prise en charge fragilisé

Développer des outils connectés et sécurisés facilitant la qualité et la coordination du parcours de soins en ville

  • Faire de l’innovation dans la lutte contre les addictions pour mieux répondre aux besoins des usagers
  • Faciliter le travail de suivi des médecins en expérimentant et en développant de nouvelles pratiques

Développer des modalités de prise en charge adaptées aux femmes

  • Les femmes présentent des spécificités cliniques mais leur prise en charge reste encore insuffisante
  • De vraies campagnes de prévention spécifiques destinées aux femmes
  • Un accompagnement spécialisé qui requiert la formation des médecins pour faire tomber les préjugés

De nouveaux traitements pour une individualisation du suivi

  • De nouvelles alternatives thérapeutiques bientôt disponibles
  • Ces nouvelles formulations représentent une transformation de la prise en charge pour les patients et les soignants
  • Ces nouvelles options thérapeutiques doivent s’intégrer dans des parcours spécifiques
  • Concilier innovation et accès aux soins

Développer une vision à 360° des addictions avec une nouvelle gouvernance

  • Renforcer les prérogatives du ministère de la Santé en matière de lutte contre les addictions
  • Augmenter les moyens dédiés à la prise en charge, axer les politiques sur la prévention et la réduction des risques